3.7 Les effets
Les effets servent à traiter le son. Là encore il existe des appareils analogiques ou numériques et des traitements logiciels. Il existe de nombreux effets, nous nous intéresserons particulièrement à trois familles.
3.7.1 le traitment de la dynamique
C’est une famille de traitements qui servent à modifier la plage dynamique d’un signal. Ces effets peuvent être combinés pour donner un traitement global.

3.7.1.1 Le compresseur (compressor)
C’est l’effet le plus connu. Il s‘agit d’atténuer le signal dès qu’il dépasse un seuil (threshold en anglais). Les paramètres sont :
- le seuil, exprimé en dB
- Le taux (ratio), exprime la pente de la courbe de transfert au-delà du seuil. Plus le taux est élevé et plus l’effet est marqué.
- Le temps de monté (attack), c’est la constante de vitesse pour l’entrée en action du filtre. Plus elle est courte et plus l’effet se fait sentir brutalement.
- Le temps de descente (release), c’est la constante de vitesse pour le retour à la normal du filtre une fois que le signal est repassé en dessous du seuil. Plus le temps est court et plus on sent un effet de pompage qui est souvent aussi désagréable que les pics que le compresseur cherche à adoucir.
Il y a d’autres paramètres possible en particulier sur les effets logiciels qui peuvent être très raffinés.
La compression peut aussi être couplée à un gain en sortie pour remonter globalement l’impression de puissance : les niveaux les plus forts sont tassés, mais gardent plus ou moins leur niveau et les niveaux faibles sont remonté d’autant qu’on a gagné sur les niveaux forts. Depuis une dizaine d’années la production musicale abuse de cette compression pour donner toujours plus l’impression de puissance. Mais la réduction de la plage dynamique dégrade vraiment beaucoup le signal et "aplatit" fortement la musique.
En dehors de donner cette impression de puissance importante pour les radios commerciales toujours dans la course à être la plus assourdissante de la bande FM, je pense qu’il y a d’autres raisons, en particulier la dégradation de l’équipement moyen des foyers. Aujourd’hui tout le monde a sa chaîne hi-fi. Pour que cet équipement autrefois réservé aux plus fortuné ai trouvé sa place presque dans toutes les maisons, il a fallu faire des économies sur la fabrication. Heureusement le design et les interfaces clinquantes font passer la médiocrité du reste : amplification avec de mauvais rapports signal-bruit, caisson d’enceinte en plastique...
3.7.1.2 Le limiteur (limiter)
Même effet que la compression sauf qu’ici le seul but c’est d’éviter de dépasser le seuil. Le taux de compression est infini. C’est encore plus brutal que la compression.
Cet effet peut servir à la prise de son pour protéger des pistes de surmodulations quand il n’est pas possible d’anticiper en reculant un microphone par exemple.
Il existe différents types de limiteurs qui ont des réactions plus ou moins anticipée en regardant la pente de montée du signal en plus du niveau.
3.7.1.3 L’expansion (expander)
Au contraire de la compression qui agit sur les bas niveaux, l’expansion dilate la plage dynamique en baissant les niveaux les plus faibles.
Les contrôles sont les mêmes que pour la compression sauf que le seuil n’est plus un niveau haut, mais un niveau bas.
On peut associer un expandeur à un compresseur pour transmettre un signal sur une plage dynamique étroite, comme par exemple par un signal HF.
3.7.1.4 La porte (gate)
C’est l’expansion extrême puisque tout ce qui est en dessous d’un certain seuil est purement et simplement coupé.
Cet effet sert souvent pour les batteries lorsqu’elles sont captées par de multiples microphones.
3.7.2 Les lignes de retard (delay) De nombreux effets sont basés sur la ligne de retard.
3.7.2.1 Le delay, l’echo
C’est l’effet le plus simple : on retarde le signal d’une durée réglable. Il peut y avoir une réinjection du signal de sortie dans l’entrée de la ligne de retard ce qui crée des échos.
Cet effet est généralement limité à un seul instrument.
Il peut y avoir plusieurs réinjections avec des temps et des niveaux indépendants pour complexifier l’effet. (multi-tap delay).
3.7.2.2 Les lignes à retard variable
Si on contrôle la durée de la ligne de retard avec une oscillateur basse fréquence (low frequency oscillator : LFO) on peut créer de nouveaux effets tels que le chorus, le flanger et le phaser.
Le décalage entre le son d’origine et le son traité créent des filtres en peigne variables qui amplifient ou atténuent certaines fréquences de façon cyclique.

3.7.3 La convolution
La convolution est en quelque sorte la "multiplication-addition" de deux sons. En numérique on considère un son 1 qui sera traité par un son 2. La convolution "multiplie" chaque échantillon du son 1 par le son 2 en entier. Ce calcul a lieu pour chaque échantillon. Autrefois les limites de puissances de calcul permettaient difficilement de réaliser ces effets et il fallait un véritable laboratoire informatique pour traiter un son. Aujourd’hui la plupart des ordinateurs permettent ce genre de traitement.
Un application particulière est la génération d’effets de réverbération de grande précision. On enregistre la réaction d’une salle à une impulsion (un son très court comme un pétard). Ce son va servir à la convolution du signal à traiter. Comme cela on pourra pratiquement recréer l’acoustique d’une salle. Sauf que les premières réflexions qui dépendent réellement de la place des sources dans la salle ne peuvent être qu’approximées.

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